Cette structure de soins où exercent une vingtaine de médecins est dédiée aux endoscopies, aux interventions ORL ou ophtalmologiques. Elle additionne les qualités de sa taille – menue, humaine- à celle d’être au service des habitants des quartiers et représente la médecine de proximité par excellence, celle là même défendue dans le programme d’optimisation des accès aux soins par le Parti Socialiste.
A Dautancourt, le secteur d’hospitalisation de nuit a été supprimé ; Depuis septembre, son activité est réduite aux soins ambulatoires de jours. Les malades dit « à risque » c’est à dire dont l’âge ou la fragilité nécessitait une hospitalisation la veille de l’examen ou et surveillance post opératoire de 24 heures sont dirigés vers d’autres cliniques.
Qui a décidé de la fermeture ?
La clinique fonctionne sous deux tutelles : l’Agence Régionale de Santé, (ARS) qui planifie la cartographie des structures de soins, la Compagnie Générale de Santé, (CGS) propriétaire financier de la clinique. La Compagnie Générale de Santé, est entreprise cotée en bourse, propriétaire de 8 cliniques à Paris qu’elle aimerait regrouper.
Interrogé maintes fois par les médecins, Mr Michael Chiche, directeur récemment catapulté pour opérer le «nettoyage» reste imprécis. Les arguments pour fermer la clinique sont la rentabilité «insuffisante». Aucune de ses réponses n’a permis d’apprécier ni la réalité, ni le degré réel de la faillite, ni les exigences et les conditions de l’ARS.
En réalité , la CGS pour dorer son image marketing a l’ambition de créer des espaces santé de grandes envergures, hypermultispécialisées si on ose de barbarisme où l’on soignerait de a à z des pathologies lourdes comme les cancers….plus rentables. Cette ambition méconnait la réalité de l’activité médicale ; beaucoup d’endoscopies n’aboutissent pas au diagnostic de cancer et restent simplement des moyens diagnostiques de maladies « simples ».
Du coté du personnel médical et administratif beaucoup ont malheureusement jeté l’éponge par lâcheté, fatalisme ou intérêt : Par exemple, la directrice évincée a entrainé avec elle bon nombre de personnel de Dautancourt pour une clinique esthétique en cours de construction gérée par des fonds suisse, dans les beaux quartiers. Les salaires y seront mirobolants, les services rendus à la santé de français égaux à zéro.
D’autres médecins et soignants de Dautancourt continuent de se battre.
Ils ont adressé en juin une lettre au directeur exprimant leur fort attachement à leur outil de travail, ont critiqué les manquements, les insuffisances de matériels et ont proposé des moyens de réduire les déficits. de cette clinique mal gérée. Depuis septembre, quelques aménagements ont été effectués, l’ambiance reste tendue ; la Dead ligne a été fixée en décembre prochain, où sera décidée de la continuité ou de la délocalisation . l
Nous pensons pour beaucoup que les dés sont jetés, que les concessions de restructuration opérées par la direction sont purement cosmétiques et masquent une décision gravée depuis longtemps au nom du mal qui gangrène ronge les cliniques, la rentabilité. Au nom du mal d’une Agence Régionale de Santé tentaculaire offrant de mauvaises solutions pour de faux problèmes.
Annie Faure, Pneumologue,
Militante PS17